Il est donc venu les chercher à Bordeaux : objectif dépassé, puisqu’il y remporte la victoire et les 20 points qui vont avec, lui permettant d’envisager le voyage à Bâle en avril prochain, un rendez-vous important pour un cavalier suisse, comme on peut se l’imaginer. Toutefois, le n°5 mondial ne ramènera pas que ces points précieux de sa première visite en Nouvelle- Aquitaine, mais également de vrais beaux souvenirs.
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1ère place - Martin Fuchs - Conner Jei - CSI5 W LONGINES FEI WORLD CUP - ©ArtisteAssocié
« Bordeaux fait partie de ces concours que nous devons soutenir, des concours avec une histoire, une tradition et du public. Ajouter Bordeaux à la liste de mes victoires est très important pour moi. Mon oncle Markus et mon père Thomas aimaient ce rendez- vous et y ont remporté quelques succès, et je suis heureux de suivre leurs traces ». Mais Martin est le premier à inscrire le nom des Fuchs au palmarès de la Coupe du monde de Bordeaux. Il le doit à son hongre de 14 ans, Conner Jei, un cheval habitué aux victoires comme ce fut le cas dans le Grand Prix de Dublin l’été dernier : « J’étais un peu stressé parce qu’il me fallait ces points à tout prix. Mais c’était un barrage parfait pour Conner Jei : rapide et gros, et mon cheval possède d’énormes moyens. Il y a eu beaucoup de fautes dans ce barrage, ce qui m’a servi, mais je n’ai jamais été tranquille tant que Julien (Épaillard, dernier à partir. N.d.l.r) n’était pas passé. Il était plus rapide, mais coup de chance pour moi, il a fait tomber le dernier obstacle ».
Et c’est finalement avec plus de deux secondes d’avance sur le Belge Pieter Devos qu’il décroche cette victoire. Déjà vainqueur à Bordeaux en 2018 (avec L’Espoir), Devos exprimait son bonheur de monter sa Casual DV Z, le plus jeune cheval de la liste de départ, qui avait disputé sa toute première Coupe du monde à Bordeaux l’an dernier : « Bordeaux est toujours coché sur mon agenda. Casual avait été cinquième et elle est deuxième cette année, donc on peut dire qu’elle a progressé (rires). J’adore cette jument, elle est vraiment exceptionnelle : elle a fait trois Coupes du monde cet hiver et a été à chaque fois double sans-faute. C’est elle que je monterai en finale à Bâle. Mais je tiens à féliciter Martin qui a été très bon aussi », plaisantait le Belge, pince-sans-rire.
Vainqueur à Leipzig, le Néerlandais Willem Greve complétait ce beau podium avec Grandorado TN N.OP. Il avait la lourde tâche d’ouvrir le barrage, ce qui est souvent un handicap : « Mais rassurez-vous, ce n’est pas mon seul handicap, plaisantait le Hollandais. Sérieusement, mon cheval a sauté de façon merveilleuse, confirmant les belles choses qu’il avait déjà montrées à Leipzig et à Amsterdam. Mais je n’avais pas l’intention de prendre tous les risques ce soir car mon premier objectif était de prendre les points qui me manquaient pour la finale de Bâle et donc d’assurer le sans-faute. Le fait que tous les autres barragistes aient commis des fautes, m’a propulsé à cette troisième place qui fait mes affaires. C’est également la première fois que je viens à Bordeaux et je tiens à dire que j’adore cette atmosphère et ce public que l’on sent connaisseur ».
Quatrième, et le plus rapide des 4 points (et même plus rapide que Martin Fuchs et Julien Épaillard), le Normand Julien Anquetin assurait lui aussi sa toute première qualification pour une finale de Coupe du monde grâce à Blood Diamond du Pont : « Ce sera assurément un grand moment dans ma carrière. Malgré ces 4 points, mon cheval a été parfait, pas grand-chose à ajouter, si ce n’est que les parcours de Jean- François Morand étaient formidables, bien construits avec des enchaînements fluides ». Ce que les trois autres cavaliers ont tous tenu à confirmer : « C’était un parcours pensé pour le bien-être des chevaux, c’était gros, mais jamais je n’ai senti que ma jument était en difficulté. Elle est sortie de piste sans être épuisée », soulignait par exemple Pieter Devos.
Avec ce superbe podium, voilà une nouvelle ligne qui s’ajoute à la belle histoire du Jumping International de Bordeaux. Un grand nom s’inscrit à un prestigieux palmarès avec un prénom qui a gagné presque toutes les plus belles épreuves de la planète, de Calgary à Genève (Grand Prix et Top 10 il y a deux mois), vice-champion du monde : Martin... que l’on devrait revoir ici désormais.