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La maladie naviculaire

La maladie naviculaire ou selon le terme plus exact, "syndrome podotrochléaire" correspond à une atteinte d’une ou plusieurs des structures constitutives de l’appareil podotrochléaire.

Elle affecte : 

  • L'os naviculaire ou os sésamoïdien distal ; 
  • Le tendon fléchisseur profond du doigt ; 
  • Les ligaments sésamoïdiens collatéraux 
  • La bourse podotrochléaire. 

Ces structures se situent à l’arrière du pied et une atteinte se manifeste par une douleur, souvent en regard des talons. 

L'os naviculaire est situé entre les phalanges II et III ; auxquelles il est relié par des ligaments. La bourse podo-trochléaire ; bourse synoviale, entourée d'une membrane, est située en arrière de l'os naviculaire. Elle sert à faciliter le glissement du tendon fléchisseur profond sur l’os naviculaire. 

Lors de maladie naviculaire, on peut avoir une atteinte de l’os naviculaire lui-même (fracture, ostéolyse (dégénérescence de l’os), sclérose (épaississement, augmentation de la densité)), une tendinite du tendon fléchisseur profond, une inflammation de la bourse podotrochléaire ou encore une atteinte ligamentaire.  

Cette maladie est le plus souvent localisée au niveau des antérieurs. Elle peut toucher un seul membre ou les 2. 

   

Les signes cliniques 

Le syndrome podo-trochléaire se caractérise par des signes cliniques de douleur/ de boiterie.  

On observe une douleur caractéristique lorsqu’on met en extension forcée le tendon fléchisseur profond et l’articulation entre la 2ème et la 3ème phalange (articulation interphalangienne distale). Cette extension est maximale lors de la phase postérieure de la foulée. 

La boiterie est souvent chronique, elle peut être intermittente ou permanente, et plus marquée à main correspondante (boiterie de l’antérieur droit à main droite). Les allures paraissent étriquées avec une phase postérieure de la foulée raccourcie afin d’éviter l’extension. Le cheval marche « comme sur des œufs ». La boiterie est également plus marquée sur les virages serrés. 

Si l’atteinte est localisée au niveau osseux (os naviculaire), la boiterie sera plus marquée sur sol dur, alors qu’une atteinte tendineuse entraînera une boiterie plus marquée sur sol mou. 

Une atteinte chronique entrainera un soulagement du pied et une atrophie de celui-ci sur le long terme (pied plus haut, plus serré, « plus petit »).

    

Causes de la maladie 

Le syndrome naviculaire peut se déclarer suite à un traumatisme : une inflammation de la bourse naviculaire, du tendon fléchisseur profond ou de l’articulation interphalangienne distale peut alors se mettre en place. La déminéralisation de l’os naviculaire peut également être consécutive à des traumas répétés.  

Des facteurs aggravants ou prédisposants ont été mis en évidence, tels une mauvaise conformation du pied, ou encore un parage non adapté et répété.  

Il faut avant tout bien comprendre que l’os est un tissu dynamique, qui peut sans cesse être remanié en fonction de ses contraintes et sollicitations. Ce remaniement peut également être influencé par les inflammations présentes. 

C’est ainsi que des phénomènes de déminéralisation peuvent intervenir et que des zones ostéolytiques peuvent se former au niveau de l’os naviculaire en particulier. Le tendon fléchisseur profond peut également se trouver affecté, voire lésé, en particulier au niveau de son point de contact avec l’os naviculaire.  

En ce qui concerne la conformation du pied : avec un parage ou une ferrure inadaptée ; le talon se retrouve sollicité de manière excessive lorsque le pied est conformé, paré ou ferré de telle manière que la pince se retrouve longue et les talons bas ou fuyants. En effet ceci provoque la mise en tension du tendon fléchisseur profond de manière chronique et excessive et augmente la pression de celui-ci sur l’os naviculaire. Les mécanismes d’amortissement du pied sont également modifiés du fait de ce défaut de conformation.  

Une pince longue handicape également le départ du pied lors des foulées, en augmentant le bras de levier du pied. Ce type de conformation peut donc provoquer d’une part une lésion tendineuse et une inflammation des structures de l’appareil podotrochléaire. 

En résumé, les principaux facteurs prédisposant à la maladie naviculaire sont :  

  • la race du cheval (les chevaux de sport sont majoritairement atteints),  
  • la conformation des pieds du cheval (pince longue et talons fuyants),  
  • la suralimentation pendant la croissance,  
  • le travail excessif en fin de croissance ou encore une cause héréditaire.  

On trouve aussi des facteurs aggravants de la maladie tels que le travail sur un terrain irrégulier, dur, la répétition de charges importantes (réception lors des sauts) ou encore un parage et/ou une ferrure inadaptés. 

   

Le diagnostic 

Le diagnostic du syndrome podotrochléaire se fait suite à un examen locomoteur complet par votre vétérinaire :  
Tout d’abord il effectuera un examen orthopédique et localisera la zone douloureuse ; puis les examens d’imagerie (radiologie, échographie voire IRM) permettront de préciser la nature des lésions. 

    

Le traitement 

Le traitement varie en fonction de la nature des lésions et des structures atteintes. Une période de repos et un traitement anti-inflammatoire seront systématiquement prescrits.  

Si une atteinte osseuse est présente, il faut bien être conscient que la prise en charge sera palliative et non curative ; en effet ce genre d’atteinte est dégénérative et évoluera au cours du temps.  

Un parage ou une ferrure adaptée seront également un des aspects fondamentaux de la prise en charge. 

Le soulagement des symptômes cliniques est obtenu dans certains cas et la reprise d’une activité sportive peut même être envisagée. Cependant la prise en charge et le pronostic varient d’un cas à l’autre.  

    

La complémentation comme axe de soutien 

Quelques compléments alimentaires peuvent finalement s’avérer intéressant en soutien et aide suite à la prise en charge complète vue ci-dessus :  

Les chondroprotecteurs tels que le MSM, la glucosamine, la chondroïtine et l’acide hyaluronique participent au soutien articulaire et cartilagineux 

En phytothérapie, certaines plantes riches en silice peuvent aider à la reminéralisation : ortie, prêle, bambou, saule blanc. D’autre part la reine des prés et le saule blanc, riches en éléments précurseurs de l’acide salycilique auront également une action anti-inflammatoire et anti-douleur.  

On pourra également agir en stimulant la circulation sanguine au niveau des pieds, en réalisant des cures de Gingko ou Chrysantellum par exemple, afin de stimuler l’apport de molécules de cicatrisation vers les structures lésées. 

Nous rappelons bien évidemment que ces pistes de complémentation ne se substituent pas à un traitement vétérinaire mis en place suite à un examen approfondi du cheval.  

Si vous avez envie d’en savoir plus sur la maladie naviculaire, écoutez notre podcast dédié et/ou regardez la vidéo « Allo Véto, ma jument a les pieds sensibles » et à bientôt sur www.cheval-energy.com